Pont les Bains et centre Aveyron
Après avoir quitté Laguiole et le plateau de l’Aubrac, notre programme élaboré par l’UNAT et l’ADT Aveyron nous a emmenés jusqu’au centre Aveyron dans notre lieu d’hébergement suivant à Pont les Bains, tout proche de Rodez.
En famille
Pour cette deuxième partie du séjour, nous testons le séjour multigénérationnel : grands-parents, parents et petite-fille de 1 an.
Comment concilier les besoins, attentes et envies de chacun ? Est-ce une douce utopie ou une possibilité ? Et surtout peut-on cumuler découverte, plaisir gastronomique et visuel avec un enfant d’un an en centre Aveyron ?
Nous allons tenter de répondre à cette interrogation dans cet article et le suivant.
L’Oustal à Pont les Bains :
Le centre de vacances L’Oustal Cap France qui nous accueille adhère à l’UNAT pour des vacances à petits prix pour le plus grand nombre. Nous bénéficions de deux chambres reliées par un sas, dont une avec lit bébé avec un vrai matelas. Nous sommes en pension complète, ce qui nous permet de tester la cuisine dite de collectivité.

Une quelconque allergie ou intolérance ? Aucun problème. Le personnel se plie en quatre pour nous satisfaire. Même l’allergie totale au lactose de la petite fille est prise en compte. Et pour l’intolérance au lactose de la maman, des plats spéciaux lui seront servis. Le chef cuisinier se montre ouvert à relever tous les défis autant qu’il soit ? prévenu suffisamment à l’avance. Même une demande de pates cuites simplement à l’eau sera acceptée. Le personnel a même proposé de laver les biberons. Même si cette offre a été refusée, elle indique bien la disponibilité et la gentillesse du personnel.
Nous partageons la salle de restauration avec des retraités certes bruyants mais patients, très tolérants et charmés par la petite fille.
Que voir en Centre Aveyron
Conques :
Cette petite ville, halte majeure sur le chemin de St Jacques de Compostelle est très connue. Elle mérite vraiment le détour. Son cachet médiéval est parfaitement conservé maisons, ruelles… même les commerces ne déparent pas. Seuls les vitraux de l’église au magnifique tympan refaits selon le style Soulage porte à controverse.
Si possible, faites une visite guidée (adressez-vous à l’office de tourisme), vous apprécierez encore plus votre balade en ses murs. D’ailleurs, si je vous dis « rue en calade », « poutres numérotées », « translation furtive », que me répondez-vous ?
- Les rues en calade sont des rues en pente, pavées avec des pierres ou des galets posés sur la tranche. Elles permettaient aux bœufs de ne pas glisser sur un sol pavé grâce aux aspérités et à l’irrégularité du sol.
- Les poutres numérotées (vous pouvez en remarquer encore quelques-unes dans les ruelles hautes) servaient à reconstruire les maisons. Construites en torchis et en poutre, les demeures pouvaient déménager facilement. On numérotait donc les poutres, le matériau le plus cher, pour reconstruire sa maison ailleurs, le torchis étant peu couteux.
- Et mon anecdote préférée, la translation furtive. Il y a fort longtemps, Conques n’était pas un lieu de pèlerinage car elle n’abritait pas de reliques saintes. Selon l’histoire, un moine de Conques partit travailler dans un monastère d’Agen. Sa dévotion et son dévouement pendant 10 ans auprès des reliques de Ste Foy le firent choisir comme en étant le gardien exclusif. Il s’en empara immédiatement et reprit le chemin de Conques. L’Eglise ne parle pas de vol mais de « translation furtive ». Il est même dit que si le moine n’a pas été rattrapé, c’est parce que les reliques souhaitaient venir à Conques. La présence de ces reliques, rendant Conques éligible à un pèlerinage, permit l’enrichissement de cette ville.
Et la petite fille ? Dans le porte-bébé, objet de beaucoup d’attentions de la part des personnes présentes, captivée par tout ce qu’elle voit, elle semble apprécier la visite, moins le trajet en voiture pour s’y rendre. Avec un tout petit, il convient d’être vigilant sur les horaires de repas et de sieste pour ne pas « pourrir » sa visite.
Canyon de Bozouls
Le canyon de Bozouls est une véritable curiosité géologique, de grandes dimensions : 400m de diamètre, 100 m de profondeur !

Ce site géologique est un cirque naturel, un canyon en forme de fer à cheval creusé dans les calcaires du Causse Comtal. Ce méandre encaissé est le fruit de l’action érosive des eaux et des étapes d’encaissement des cours d’eau. Sur les bords du canyon, se trouvent des habitations. Mieux vaut ne pas avoir le vertige pour y vivre ! Moi, j’aurai peur qu’elles s’écroulent dans le canyon pendant mon sommeil. D’ailleurs, l’érosion se poursuit et l’an dernier, une demeure, par chance non habitée, est allée finir sa vie au fond du canyon.
Pour mieux en apprécier le charme et les dimensions, descendez d’un côté et remontez de l’autre. De très jolies maisons, anciens moulins à eau, se trouvent dans la base du canyon. Certaines doivent avoir un éclairage naturel succinct mais elles sont vraiment très agréables à admirer pour les promeneurs que nous sommes.

Si ces constructions anciennes ne sont pas conçues de façon à éviter les remontées d’humidités dans les murs, ceux-ci avaient une capacité thermique capable d’osciller que de quelques degrés autour de 12° sur toute une année ce qui était agréable l’été et en soit rassurant l’hiver.
Ne ratez pas l’église. Elle abrite une colonie de chauve-souris. Et il est possible de les voir au quotidien sans les déranger grâce à la magie d’internet. C’est par ici. : chauve-souris.

Bournazel
Ce château Renaissance abritait jusqu’en 2007 une maison de retraite puis a été restauré et remeublé avec du mobilier d’époque par de nouveaux propriétaires soucieux de lui rendre son éclat d’antan. Je conseillerai la visite (obligatoirement guidée) aux historiens d’art. Le jour de notre visite, nous étions entourés d’anciens membres du personnel de la maison de retraite venus voir la transformation de leur ancien lieu de travail.
La rénovation se fait avec toute la rigueur des services des monuments historiques et le mode des finances actuelles.
Village de Belcaltel
Ayant la chance de bénéficier de la présence d’Arnaud, guide de l’Oustal, nous avons beaucoup appris. D’ailleurs, saviez-vous que Belcastel signifiait non « Beau château » comme je le présumais mais « château belliqueux » ? Si vous n’avez pas le temps d’en faire la visite, le tour par la route (en voiture pour nous) donne de très belles vues rapprochées sur l’originalité de son site, son petit bourg et la vallée. Sinon, vous pouvez y loger dans une suite privée. Nous n’avons pas testé mais c’est plutôt tentant.
Ce village, classé parmi les plus beaux villages de France, a été restauré dès 1974 par Francis Pouillon, un architecte et homme politique controversé. Et le village qu’il surplombe, a largement profité de cette renaissance, il est classé maintenant parmi les plus beaux villages de France. Vous y trouverez un four banal où cuire le pain et les plats de viande à cuisson lente et longue. Pour savoir si le four était à bonne température, il suffisait de regarder les briques du four. Blanches elles étaient suffisamment chaudes. Une autre vérification avant d’enfourner votre pâte à pain : une poignée de farine jetée à l’intérieur. Elle devient noire instantanément ? Attendez et laisser refroidir un peu. Elle crépite Parfait. Allez-y. A vous le pain parfaitement cuit.

Nous y avons pour la première fois pu voir un appareillage servant à ferrer les bœufs utilisés dans la région pour les travaux.
Ne ratez pas l’église qui juste sur l’autre rive donne un excellent point de vue sur le village et son château. Elle a de plus de très beaux tableaux de chemin de croix de Casimir Ferrer. Leur modernité nous semble plus éclairer et animer le lieu que le dénaturer. Et le cimetière attenant abrite la tombe de Francis Pouillon. Regardez bien. Converti à l’islam par son épouse, il a été enterré selon la tradition musulmane au sein de ce cimetière chrétien.
Marcillac
Joli petit village non classé bien qu’il pourrait l’être selon mes goûts. Parmi les curiosités, les maisons à encorbellement qui ploient sous le poids des ans et des matériaux ajoutés au fil des siècles. L’arrogante pierre a remplacé le pratique torchis. Et la voiture sans peur qui est garée juste en dessous !
Admirez une des rares lanternes des morts encore debout. Autrefois, après un décès, une lanterne était allumée dans la tour et brûlait pendant deux à trois jours, le temps d’exposition du défunt. Je ne sais pas si le glas était également sonné. Si vous en connaissez plus sur ce sujet, dîtes le moi dans les commentaires.
Enfin, une curiosité typique de Marcillac : son monument aux morts qui ne montre pas un soldat ùais un vigneron et les fleurs sont remplacées par des ceps de vigne. lors de notre passage, de très belles grappes pendaient. D’où ma question : ce raisin est-il ramassé ? Si oui par qui et dans quel cadre ? Sinon, le laisse-t-on pourrir sur place ? La petite voix dans ma tête me souffle que ce pourrait être un parralèlle avec la vie et le sort des soldats…
Le Liadou du vallon

Coutellerie artisanale ouverte depuis le mois de mai, elle a ressuscité un couteau régional utilisé par les vignerons pour fendre l’osier servant à lier les ceps de vigne. Il est personnalisable à l’infini. Le manche peut être dans le matériau de votre choix pourvu qu’il soit suffisamment résistant.
Au maximum 8 à 10 couteaux sont réalisés par jour par le maître coutelier et aucun couteau n’est strictement identique. Un bon air apaisant d’artisanat provincial pour nous sortir des monotones valses nationales et internationales.

Cathedrale de Rodez
A voir :
- Les stalles richement décorées (XVe siècle), réalisées par l’atelier du maître sculpteur André Sulpice ;
- Le retable monumental de la chapelle dite de Gaillard Roux (ou chapelle du Saint-Sépulcre) et son groupe sculpté de la mise au tombeau (XVIe siècle) ;
- La chapelle du Saint-Sacrement (XVIe siècle) surmontée d’une tribune et ornée d’une voûte à caissons ;
- Le buffet du grand orgue (XVIIe siècle) ;
- Les vitraux contemporains de Stéphane Belzère
- Et la plus haute terrasse de clocher (due à un incendie accidentel). Elle est le point touristique majeur de Rodez car la vielle ville a largement été effacée par les multiples réadaptations à la vie actuelle.

Musée Soulages
Artiste français contemporain dont les œuvres s’arrachent à des prix bien trop élevés pour moi, il est connu pour ses outre-noirs. Certains adorent les jeux de lumière sur ses œuvres et la démarche artistique de Soulages. D’autres suggèrent qu’il vaut mieux ne pas être dépressif pour aller voir ce musée. Sans doute est-il nécessaire de bénéficier d’une visite guidée ou être soi même compétent dans ce domaine pour comprendre le cheminement de l’artiste. Ce n’est malheureusement pas mon cas. Il n’est selon moi pas du tout adapté aux jeunes enfants.
Et ensuite ?
C’est fini pour Pont les Bains et le centre Aveyron. La semaine prochaine, nous partons plein sud, toujours dans l’Aveyron à Fondamente. Et vous en prendrez encore plein les yeux. Quel département que l’Aveyron !
Pour info
Ce séjour a été réalisé grâce au concours de l’UNAT, de l’ADT Aveyron et de Fleur d’Aubrac (Cap France). Nous restons libres de nos propos et de nos appréciations.
*L’Union Nationale des Association de Tourisme et de plein air (UNAT) a été créée en 1920 et reconnue d’utilité publique en 1929. Tête de réseau du Tourisme Social et Solidaire, l’UNAT rassemble, représente et défend les principaux acteurs touristiques à but non lucratif engagés en faveur du départ en vacances du grand nombre. On retrouve ainsi parmi leurs 70 membres nationaux des fédérations, des mutuelles… L’UNAT joue un rôle majeur pour agir pour le départ en vacances et soutenir les territoires.
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1 commentaire
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