Dormir dans une église, peu d’entre nous l’ont fait ou alors, discrètement, l’air de rien, entre deux envolées lyriques du sermon du prêtre, que ce soit lors d’une cérémonie de mariage un peu trop longue ou d’un baptême où l’on ne connaît personne ou presque. Au Patershof Hotel, dormir est accepté, voire recommandé. Je vous explique tout !
Dormir dans une église : Martin’s Hotel Patershof
Nous avons eu l’immense joie de pouvoir tester une nuit dans un des hôtels de la chaîne Martin’s hôtels. Leur particularité ?
Ces hébergements 4* ont tous été adaptés de lieux emblématiques, chargés d’histoire, que ce soit à Louvain dans une ancienne demeure de Charles Quint (XVIème siècle) ou comme celui qui ouvrira ses portes en fin d’année en France, à Valenciennes dans un ancien hôpital.
Malines en Belgique
Nous avions choisi de découvrir la ville de Malines en Belgique et plus spécifiquement l’hôtel créé dans une ancienne église désaffectée, le Pateshof Hotel. Pourquoi ? Parce que l’idée de transformer une église en hôtel me paraissait quasi « irrespectueuse » bien que je ne sois pas croyante. Et la curiosité de tester le résultat était forte en moi.
La ville de Malines mérite de s’y arrêter pour son cachet médiéval, ses terrasses et ses petits restaurants. Le contact et l’esprit belge alliés aux vieilles pierres prolongent agréablement le dépaysement. Nous y avons d’ailleurs dégusté une excellente paella absolument pas locale (copieuse et très garnie) puis une pavlova pour nous permettre de patienter avant notre retour en Nouvelle Zélande (croisons les doigts.)
Hotel Patershof, ancienne église
Arrivés devant l’hôtel, il est assez difficile de se dire que l’on va y dormir. Rien à l’extérieur ne le différencie des autres églises que l’on peut visiter au gré de nos pérégrinations. L’accueil y est professionnel et impeccable. Le français est parlé comme une liste impressionnante d’autres langues. Déjà, l’ambiance est particulière. Senior se laisse aller à imaginer qu’un membre de la réception est un homme d’église. Il faut reconnaître qu’il a le style et la classe. Nous apprenons le nom de notre chambre : Exceptional Best of Home, soit la chambre la plus chère et surtout la plus impressionnante de l’hôtel.
Senior passera une partie de la journée à photographier les jeux de lumière à travers les vitraux dans la chambre et me demandera plusieurs fois de sortir du champ pour ne pas « contrarier » ses photos. La pièce est spectaculaire et se situe au 5eme étage au-dessus de l’autel. Son plafond est celui de la voûte, partageant de ce fait le mur en arc de cercle en 5 alcôves, toutes aménagées différemment et avec sobriété.
Petit conseil :
Si comme nous vous y séjournez, réalisez vos photos en arrivant. C’est à ce moment que la lumière est la plus belle et la plus saisissante. La pièce est équipée d’un grand poste de télévision, non indispensable selon nous et surtout impossible à dissimuler, ne serait-ce que le temps des photos. Il semblerait que les critères des hôtels 4* impose un écran de télévision ; peut-être aurait-il pu être plus discret ? Mais ça a été un choix, il se respecte. La salle de bain, quoique de taille modeste, est parfaitement agencée et fonctionnelle. La baignoire, équipée de palets antidérapants, a été un des grands bonheurs de la journée.
Notre vécu
Au-delà des aspects de curiosité et d’expérience singulière, ce type de « réaménagement » quand il est traité avec pertinence laisse sortir de cette superposition une ambiance incomparable que chacun goûtera selon sa sensibilité. De plus la qualité des services ne gâche rien, que ce soit du bar en passant par les salons jusqu’à l’agencement et le traitement de votre chambre. Selon Senior, unwhisky single malt de 18 ans d’âge se trouve rarement proposé dans un hôtel. Il a un tout autre charme dans ce type d’environnement.
Retournons à l’hôtel pour la nuit. Les fenêtres (ouvertures) sont toutes équipées de rideaux occultants très pratiques si comme moi, vous ne pouvez dormir que dans l’obscurité la plus complète. Sinon, endormez-vous l’œil posé sur les vitraux. Les couleurs vives, voire flamboyantes des vitraux, passeront avec l’avancée de la pénombre, par des teintes que vous n’envisagiez pas ; vos émotions ainsi emmenées, le sommeil vous aura emporté.
Le petit déjeuner est un grand moment. Il se passe dans la grande salle au rez-de-chaussée face à l’autel conservé en l’état. La variété et la qualité des produits proposés comblera tous les estomacs occidentaux et informera les autres de ce qui est bon sous nos latitudes le matin.
Mot de Senior :
A aucun moment, il nous est venu la sensation d’un caractère inapproprié de ce « réaménagement ». Au contraire, l’harmonisation domine. La quiétude insufflée par l’architecture a un juste écho dans la qualité du mobilier. L’ambiance sereine induite marie avec bonheur les services aux « hôtes » de passages. Et une note feutrée assure respect et tranquillité en tout.
Conclusion provisoire
La singularité, le caractère d’exception et le luxe du lieu ont un prix : 399 euros, parking (non réservable à l’avance) et petit déjeuner inclus. Mais d’autres chambres très belles sont aussi disponibles à des prix plus raisonnables.
Si vous le pouvez, que ce soit pour une occasion exceptionnelle comme un anniversaire de mariage, la Saint-Valentin ou pour déclarer votre flamme (ou même la déclarer ; tous les prétextes sont bons ici), séjournez au Patershof. Vous ne le regretterez pas !
Si vous y avez résidé, dîtes-nous ce que vous en avez pensé et à quelle occasion c’était.
Quant à nous, notre curiosité ecclésiastique ou tout au moins sur ce type particulier de réappropriation étant comblée, nous sommes disponibles pour d’autres découvertes hôtelières et autres…
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