
Ah les onsens, ces bains thermaux japonais. Ils sont une des raisons de mon attirance pour le Japon. Gero Onsen, Kinosaki Onsen… Mais nous en avons aussi en France, me direz-vous ? Oui et non.
Les onsens au Japon
L’hygiène est primordiale pour les Japonais et aller dans un onsen ou un bain public est un plaisir. Les bains publics n’ont pas disparu avec l’avènement des salles de bains privées. La convivialité créée par la promiscuité, la chaleur et la nudité ne se remplace pas par plus de confort et de privacité. Les onsens ont, tout comme nos thermes en France, des vertus thérapeutiques.

La principale différence est leur température : 45° en moyenne. Et tout le monde vient profiter des bienfaits des bains en famille, entre amis ou seul, peu importe. J’y ai vu de jeunes enfants (3 ans environ) venir avec leur mère ou leur père. Ils apprennent les rituels de propreté par l’exemple, bien se savonner, bien se rincer, entrer doucement dans l’eau très chaude, sortir, se tamponner le corps pour ne pas ôter les vertus des eaux, bien se sécher les cheveux. Et j’apprécie également cette ambiance.
Dîtes-moi où vous pouvez deviser très civilement avec une inconnue et la voir nue 10 minutes plus tard, et continuer la conversation sur un mode social courant. Oui, c’est une des joies du onsen.
Je vous avais entrainé à Gero Onsen, centre thermal. Aujourd’hui, ce sera Kinosaki Onsen, l’objet de notre attention. La même légende de l’oiseau blessé est à l’origine de la découverte des vertus des onsens. La seule différence, ici, c’est une cigogne.
Kinosaki Onsen
Cette petite ville de bord de mer n’en est pas vraiment une. Elle fait partie de la ville de Tokooya au nord-ouest de Kyoto. Très connue pour ses sept bains thermaux, elle l’est également pour le charme des ses ruelles et la possibilité de se promener toute la journée vêtu d’un yukata et chaussé de getas. Un yukata est un léger kimono souvent assorti d’une veste et les getas sont des sandales en bois peu confortables. Mais que ne ferait-on pour le style ?
Beaucoup de touristes débarquent par le train du matin, posent leurs sacs dans un des coffres prévus à cet effet en face de la gare et courent les onsens jusqu’au train du soir. Ils achètent un « Pass trois onsens » à 1200 yens. A l’unité, l’entrée dans un onsen coute 600 yens.
Je vous conseille de poser vos bagages dans un ryokan, une auberge japonaise. Il y en a pour tous les budgets. Vous testerez, tout comme moi, le confort des tatamis, des futons et DES couettes parce que les nuits sont fraiches
Après divers tests, j’en ai conclu que pour bien dormir, il me fallait trois futons empilés. Non, ce n’est pas accepté partout.
De plus, avec la chambre, vous bénéficiez d’un accès gratuit dans tous les onsens de Kinosaki pendant la durée de votre séjour. De plus, vous aurez le loisir d’aller dans les onsens en dehors des heures de pointe.
J’ai courageusement testé les sept onsens tout aussi chauds que prévus. Et je vous en parle dans l’ordre où je les ai découverts.
Pas de photos d’intérieur car, comme vous vous en doutez, il est strictement interdit de prendre des photos ou de filmer en intérieur.
Satonoyu bath :
Juste à côté de la gare. Très connu, très couru. Il possède des bassins intérieurs et extérieurs avec vue agréable sur la rivière.
Jizouyu bath
Moyen en tout. Peu d’intérêt à y aller. J’adore les bains extérieurs et il n’y en a pas. Donc…
Yanagyu bath
Celui-là aussi, vous pouvez le zapper. Pas de bains extérieurs et bassin intérieur tout petit
Ichinoyou bath
Sympathique mais pas indispensable.
Goshonoyou bath
Un de mes préférés pour son bassin extérieur avec vue sur la cascade descendant de la montagne.
Mandarayu bath
Joli et agréable. Joli espace extérieur.
Kounouyu bath
J’ai beaucoup apprécié ce semblant de grotte extérieure.
Et en dehors des onsens
Les crabes des neiges
De mi-octobre à mi-décembre, la chasse aux crabes des neiges est autorisée. De nombreux japonais font le déplacement jusque dans cette petite ville uniquement pour se charger en crabes des neiges. J’ai vu plusieurs fois une personne avec un bagage cabine et un chariot chargé de paquets isothermes renfermant les précieux crustacés. Ceux vendus ici seraient les meilleurs de toute la péninsule nippone. Et quasiment tous les restaurants en proposent sous toutes ses formes.


Les cigognes
Non, ils ne les mangent pas ! Elles avaient disparu du pays depuis plusieurs décennies et elles ont été réintroduites avec succès. Les locaux et les autorités sont ravis. Elles ont la réputation de porter chance. Bien que ma visite se passe en automne, j’ai eu la chance d’en voir deux (un couple ?) dans un champ labouré et d’autres en plein vol. Comme c’était beau de les voir ainsi.
Le cableway ou téléphérique

Envie de prendre un peu de hauteur sans se fatiguer ? Le téléphérique est là pour ça. En 7 minutes, il vous emmène tout en haut d’un mont avec vue plongeante sur la baie et la mer du Japon. Le spectacle est magnifique. 99% des visiteurs redescendent avec le téléphérique. Oui, le 1% restant, c’est moi. Quand j’ai demandé un aller simple, la guichetière m’a montré une photo d’un chemin étroit, propre mais étroit. J’ai haussé les épaules et confirmé ma demande.
J’ignore d’où elle sortait sa photo. Je n’ai pas vu un seul lieu qui y corresponde. En revanche, des passages écroulés, des chemins boueux, des sentiers casse binette, oui j’en ai vu. En gros, les chemins ne sont pas entretenus car peu utilisés et peu utilisés car pas entretenus. En chemin, j’ai vu de très jolies statuettes de pierre recouvertes de mousse. Le temple Onsenji, accessible par un arrêt du téléphérique, est à voir aussi.


Uzenji
Jolie petite ville à une dizaine de km de Kinosaki, elle est connue pour son château, ses ruelles anciennes et son horloge. En flânant dans les rues, j’ai admiré un temple tranquille et apaisant.
Les ruines du château de Takeda

Surnommé le château dans le ciel, il est selon les photos sublime quand le temps est brumeux car on le dirait posé sur une mer de nuages. Dans le bureau d’informations touristiques, il est possible de se déguiser en samouraï gratuitement. Alors, suis-je convaincante en guerrière samouraï ?

La balade en voiture
Alors que je trempais dans un onsen, une réflexion s’est imposée. Tant va la cruche à l’eau qu’à la fin elle se casse. Donc, je me suis rhabillée et je me suis cassée. En avant toute par les petites routes en lacets censées suivre le bord de mer.

J’ai vu de magnifiques panoramas, de petits villages de pêcheurs, des industries sorties de nulle part et je suis rentrée sur Kinosaki à la nuit tombante, espérant très fort ne pas croiser d’animaux sur la route. On dirait que leurs sangliers sont ceux d’Astérix tant ils semblent aller vite sur les panneaux routiers.
Conclusion provisoire sur Kinosaki Onsen
Toute propre, j’ai quitté la tranquillité de Kinosaki pour la folie supposée d’Osaka où je vais séjourner quelques jours. A la semaine prochaine !
En attendant, excellente semaine à vous. Et si le sujet vous interesse, je vous conseille de jeter un oeil sur ma chaine Youtube. Depuis début février, les vidéos sont consacrées au Japon. Bon visionnage.
2 commentaires
Merci beaucoup pour ce retour d’informations. J’ai hâte d’y être.
Amicalement
Odile
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