Le livre du vendredi
car, le vendredi, on lit !
Sucré, salé, poivré
de Mary Wesley
Ce vendredi, je vous propose un voyage dans une destination que j’adore,
littérairement parlant,
la Grande-Bretagne.
Je vous emmène découvrir
la charmante et très anglaise
Mary Wesley,
une vieille dame comme seules les Îles Britanniques peuvent les élever
Mince. Une proposition de livre gentillet, politiquement correct ? Vous que lisez cette rubrique dans l’espoir de dénicher une perle, un auteur oublié à la réputation sulfureuse, tomber sur cette écrivaine de bonne famille, bien-pensante par habitude et vous commencez à pester contre moi.
Non, continuez à lire cette rubrique
Fidèle à mes habitudes, je ne parle que d’auteurs aimés, voire adulés. J’ai découvert il y a quelques années au détour d’un rayonnage de médiathèque ce livre aussitôt jeté dans ma besace (mon caddie à bouquins, préciserait Monsieur Senior).
Et quelle pépite !
Mary Wesley a débuté sa carrière d’écrivain à 70 ans. Pour écrire, estimait-elle, il fallait avoir vécu. Née en 1912 près de Windsor, elle a vécu en France, en Italie et en Allemagne. Elle fut mariée, infidèle, divorcée… faits scandaleux pour une femme de son milieu à cette époque. Elle a appartenu au MI 5 ou Intelligence Service. Elle a d’ailleurs été nommée Commandeur de l’ordre de l’Empire Britannique.
Plus sur sa vie ? Vous maitrisez la langue de Shakespeare ? Parfait
Trame de ce roman :
Sucré, salé, poivré
Hébé, jeune anglaise de – très – bonne famille, enceinte à seize ans, a tout quitté pour éviter un avortement. 13 ans plus tard, elle vit seule avec son fils. Officiellement cuisinière pour vieilles dames fortunées, elle mène une seconde activité professionnelle plus lucrative.
Hébé mène sa vie comme elle l’entend. On croirait qu’elle a été épargnée par les préjugés sociaux et c’est un plaisir de l’imaginer vivre. Ses amis déploient les mêmes qualités qu’elle, au contraire des fâcheux d’excellentes familles de Londres où Hébé exerce ses multiples talents.
Un homme tombe amoureux de cette dame tranquille et de ses charmes. La transformera-t-il ? Et vous, que préféreriez-vous ?
Une fin heureuse ou une fin morale ?
Critique :
Ce fut mon premier livre de Mary Wesley. Drôle, impertinent, surprenant, ironique, cinglant parfois, il avait tout pour me plaire. Et il m’a enchanté. Tout un univers s’est dessiné sous mes yeux, une autre manière de vivre et de penser également.
Son point de vue de l’auteur sur la vie révèle un œil aiguisé et critique sachant disséquer les particularités de ses compatriotes britanniques avec humour, en maniant l’ironie et la compassion. Je sais que certains critiques anglais ont qualifié son style de « Jane Austen avec du sexe ». Bien trop réducteur pour moi, comme si les critiques oubliaient que le plus choquant ou le plus surprenant résidait dans les jugements et les a priori sociaux.
Femme libre, Mary Wesley a fracassé le stéréotype de la vieille dame à particule, confite dans la société anglaise. Sa conversation devait être passionnante.
Et voici donc un livre intelligent, drôle, surprenant.
A découvrir si ce n’est pas déjà fait !
Autres titres de l’auteur
- La resquilleuse
- La pelouse de camomille
- Rose sainte Nitouche
- Les raisons du cœur
- La mansarde de Mrs K
- Une fille formidable
- Un héritage encombrant
- Une expérience enrichissante
- Souffler n’est pas jouer
- Sans avoir l’air d’y toucher
Je crois que certains de ses romans n’ont pas été encore traduits en français. Prévenez-moi dès leur parution.
Un vrai livre du vendredi !Et vous, connaissiez-vous Mary Wesley ?
Parmi ses romans, lequel emporte votre préférence ?
Lequel est à votre sens le plus amoral ?
Sur ce, à vendredi prochain pour une nouvelle critique littéraire !
Bonne découverte, bonne réflexionet bonne lecture !
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« Il faut voyager et limer sa cervelle contre celle d’autrui »
Montaigne