Votre mariage est prévu pour bientôt ? Savez-vous comment on se marie au Japon ? Je vous explique tout.
Le mariage au Japon
Le mariage au pays du Soleil Levant est une affaire beaucoup plus compliquée qu’il n’y parait, au point que les agences matrimoniales s’y multiplient !
Le Japon compte un nombre invraisemblable de célibataires et possède un taux de natalité extrêmement bas. Le konkatsu (course au mariage) s’est donc développé pour inverser cette tendance. Emissions, séries télé, agences matrimoniales, best-sellers dans les librairies : tout incite les japonais à se marier.
Enfant ou travail ?
Le célibat est de plus en plus fréquent et le mariage de plus en plus tardif. Les femmes n’ont souvent qu’un seul enfant. L’absence de garderies, d’écoles maternelles publiques, les longs trajets domicile-travail et les horaires professionnels très intenses participent à ce phénomène.
Amour ou raison ?
Si les mariages d’amour sont les plus courants, la tradition des mariages « arrangés » ou omiai persiste au Japon. Dans ce cas, deux candidats de niveau social équivalent sont choisis. Ensuite, ils échangent des photos et des lettres avant de se rencontrer. Dans ce pays, l’omiai est un vrai business : photographes, maisons de thé, collègues de travail, voisins et amis, tout le monde est impliqué.
Le mariage (kekkon) est autorisé à partir de 18 ans pour les hommes et dès l’âge de 16 ans pour les femmes. Toutefois, la majorité étant légalement fixé à 20 ans au japon, l’autorisation des parents sera nécessaire jusqu’à cet âge. Une fois mariées, les mineures acquièrent leur émancipation.
Bien que le couple garde souvent le patronyme du mari, la loi autorise les couples à choisir comme patronyme aussi bien celui de l’homme que celui de la femme. Les mariages mixtes ou entre individus de confessions différentes sont autorisés.
Rencontres avant mariage
Les japonais trouvent en général l’âme sœur dans le cadre de leur environnement professionnel. Pour des raisons non dénuées d’intérêts (fidélisation des salariés,…) certaines entreprises favorisent même ces heureuses rencontres. Ils sont ainsi plus ou moins 26% en moyenne à avoir trouvé leur futur époux/épouse au sein de leur société.
Le truchement des amis ou de connaissances vient ensuite et est à l’origine de plus de 15% des unions. Le milieu scolaire génère au moins 10% des futurs couples.
Jusqu’à très récemment, l’une des méthodes les plus abouties et traditionnelles pour rencontrer son futur conjoint était de faire appel à un entremetteur (nakôdo) qui organisait des rencontres pour la personne ou la famille qui l’avait mandé. Les mariages ainsi « arrangés» par les familles portent le nom de « miai ». Les mariages arrangés dépassaient les 15% des individus mariés nés avant 1961. Ce chiffre chute à moins de 2% pour les individus nés à partir de 1970.
Cette évolution est liée à l’apparition de l’Internet ayant permis l’éclosion rapide de « chats », de services de rencontres et de sites matrimoniaux en ligne. Une proportion de plus en plus importante de jeunes couples se forment par l’intermédiaire de ces services au grand dam de la tradition plusieurs fois centenaire du « miai ».
Les tabous
Au-delà de facteurs sociaux certains critères purement culturels peuvent être un frein à certaines unions. Par exemple, les femmes nées sous le signe du Cheval souffrent ainsi de discrimination car elles sont réputées « enterrer leur mari ». Cela signifie que le mari risque de décéder avant son épouse.
Il n’est pas rare qu’un projet de mariage avorte s’il est prouvé que l’un des futurs mariés a une ascendance même lointaine avec les Burakumin. Pour comprendre, ces personnes travaillaient dans les abattoirs ou les morgues, qui cotoyaient le sang et la mort et appelées « eta-hinin » (personnes sales, dégoutantes). On retrouve ici le même schéma que pour les Intouchables en Inde.
L’horoscope
L’horoscope est encore aujourd’hui utilisé afin de déterminer si l’union envisagée se déroulera sous de bons hospices et si les futurs mariés sont « compatibles ». Puis on déterminera les jours favorables pour ma célébration de la future union.
La date du mariage
La période des mariages au Japon coïncide avec l’automne. Il est néanmoins possible de se marier quand vous le souhaitez, à une exception près.
Du 10 ou 17 octobre de chaque année se déroule au sanctuaire Shintô Izumo-Taisha (ville d’Izumo, préfecture de Shimane) le « kamiari matsuri » (fête) auquel tous les kami (esprit) du Japon sont conviés. Les kami (esprit) ayant déserté les sanctuaires shintô pour se rendre à ces festivités, il n’est donc pas possible de célébrer une célébration de mariage religieuse. Le mois d’octobre est souvent déclaré « kamiari-zuki » c’est-à-dire un mois « sans esprit ».
Robe blanche obligatoire
Le mariage peut se dérouler selon le rite traditionnel shinto ou bien à l’occidentale.
Raffinement et discrétion sont à l’honneur. Lors de la cérémonie shinto, la mariée est vêtue d’un shiromuku ou superposition de kimonos blancs à manches longues, symbole de pureté et coiffée d’un tsunokakushi, chapeau traditionnel de mariage. Sa tenue limite ses mouvements mais lui confère une élégance et un port de tête gracieux. Accessoire indispensable : l’éventail pour s’éventer en cas de forte émotion.
La future mariée recouvre son visage de poudre blanche, souligne ses yeux avec un eye-liner noir et colore sa bouche en rouge vif. Un maquillage très contrasté inspiré des geishas. Astuce à piquer : la mariée ne quitte pas ses petits papiers matifiants pour rester impeccable tout au long de la journée.
Le marié est vêtu d’un montsuki ou sorte de veste portée sur le kimono ainsi que d’une hakama, jupe à plis.
Les mariages se déroulent toute l’année avec une préférence pour l’automne et le printemps. L’horoscope chinois est consulté pour déterminer les dates favorables à l’union mais aussi pour vérifier la compatibilité des signes des futurs époux.
Le couple est d’abord purifié avant de prêter serment et de faire une offrande aux divinités.
Pendant la cérémonie, les discours des invités succèdent aux chansons pour célébrer le couple. Mais il faut absolument éviter certains mots comme « couper », « congé », « séparé » car ils évoquent la rupture.
Coût du mariage
Qu’il soit célébré à l’occidentale ou de façon plus traditionnelle, le mariage coute cher. Il faut surprendre les invités, les étonner. Les invités sont nombreux : les familles, les amis, les collègues et même les simples relations de travail sont conviés à la cérémonie religieuse et à la célébration du mariage. De plus, chaque invité repart avec un cadeau…
Loin des listes de mariage, les échanges de cadeaux entre mariés et invités sont très ritualisés. Le couple offre un « hikidemono » à chaque convive. Il peut s’agir de confiseries de qualité ou même d’un objet de valeur. Quant aux invités, ils déposent en arrivant un « shûgibukuro », une enveloppe richement décorée contenant de l’argent pour les époux.
Tonalités rouge et blanche, branchages de cerisier en fleurs, ombrelles en papier et baguettes en bois laqué. Le thème du Japon est une mine d’idées pour décorer un lieu de réception dans une ambiance zen et poétique.
Le mariage à la japonaise n’est pas pour tous les budgets… sauf si vous êtes invités !
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6 commentaires
[…] vous, quel dégustateur de petits-fours êtes-vous […]
[…] photo ou la vie derrière le costume. Pas d’explications sur des romans, sur des manières de vivre ailleurs ou même sur « Pourquoi ne pas voyager […]
Très intéressant ! Merci
Ravie de votre appréciation
super article qui résume très bien les coutumes nippones je suis également tombé sur cette article qui est complémentaire au votre
quel est le titre de l’article auquel vous faites référence ?