Après le pays basque espagnol, aujourd’hui, restons en France. Je vous entraine en Corse pour y découvrir à la fois une partie de l’île et un ressenti de naturisme. J’ai un peu plus développé la partie « ressenti naturiste » ici .
C’est en réponse à la proposition de France4naturisme et du camping naturiste Rivabella que nous nous sommes envolés pour l’île de Beauté accompagnés par MadameParle et Lafilledel’encre. Je n’y avais pas remis les pieds depuis… des décennies.
1er jour :
Après un vol rapide depuis Paris, nous arrivons à Bastia. L’air chaud et moite m’évoque presque l’Asie. Accueillis par notre charmante guide Yacine, nous suivons une longue piste qui nous emmène dans un petit coin de paradis, le restaurant Veni & Vici, situé en bordure de l’Etang de Diane. Le cadre avec l’utilisation de bois flotté dans le mobilier, la vue sur les vignes en contrebas et l’étang est superbe.
Quant au repas, il ne dépare en rien la beauté du lieu, bien au contraire. De nombreux amuse-bouche de qualité, variés, originaux sont un délice. Senior m’avouera que ce seront plus les parfums et les goûts tout concrets et si singuliers du repas qui lui feront réaliser qu’il est en Corse. Il faut dire qu’à à peine une heure trente de vol, pour qui n’a jamais été sur cette terre, la somptuosité du passage a de quoi déboussoler.
A nous ensuite la découverte de l’élevage d’huitres sur l’étang grâce à une barge. Chaque parc présente 1800 fils et chaque fil abrite une moyenne de 120 huitres. Les explications permettent une meilleure appréciation de la qualité de ce produits devenu de grande consommation et ouvre vers un lien direct avec la préservation et l’équilibre de notre environnement.
Dans l’étang, une île artificielle a été créée ; n’accusez pas la modernité. Ce sont les Romains les responsables. Cette région étant considérée comme le grenier de Rome, ils venaient s’y approvisionner. Ils ouvraient les huitres, conservaient la chair dans des jarres avec de la saumure et jetaient les coquilles en dessous. Au vu de la superficie de l’île, on peut tenter de calculer la quantité d’huitres ouvertes ici. N’étant pas une bête des maths, je vous laisse faire le compte. Il reste impressionnant de se balader sur cet îlot et se dire qu’il est seulement constitué de coquilles d’huitres, tout en constatant qu’à chacun de vos pas elles vous montrent pour le plus grand nombre la marque de leur antique origine ! Toujours est-il que le lieu ne renie rien du charme lacustre, l’atmosphère y est paisible, sereine, dépaysant, agrémentée d’une pointe de solitude secrète.
A nous ensuite la découverte de l’élevage d’huitres sur l’étang grâce à une barge. Chaque parc présente 1800 fils et chaque fil abrite une moyenne de 120 huitres. Les explications permettent une meilleure appréciation de la qualité de ce produits devenu de grande consommation et ouvre vers un lien direct avec la préservation et l’équilibre de notre environnement.
Dans l’étang, une île artificielle a été créée ; n’accusez pas la modernité. Ce sont les Romains les responsables. Cette région étant considérée comme le grenier de Rome, ils venaient s’y approvisionner. Ils ouvraient les huitres, conservaient la chair dans des jarres avec de la saumure et jetaient les coquilles en dessous. Au vu de la superficie de l’île, on peut tenter de calculer la quantité d’huitres ouvertes ici. N’étant pas une bête des maths, je vous laisse faire le compte. Il reste impressionnant de se balader sur cet îlot et se dire qu’il est seulement constitué de coquilles d’huitres. , tout en constatant qu’à chacun de vos pas elles vous montrent pour le plus grand nombre la marque de leur antique origine !
Toujours est-il que le lieu ne renie rien du charme lacustre, l’atmosphère y est paisible, sereine, dépaysant, agrémentée d’une pointe de solitude secrète.
Rivabella le camping naturiste
Le lieu est vaste, bien aménagé et respectueux de son environnement : 79 hectares de Nature, site classé et protégé en espace remarquable, avec sa faune et sa flore endémiques, sa plage de sable fin à perte de vue !… Riva Bella est lauréat Clef Verte. D’un coté l’étang de Diane, de l’autre la mer. Que demander de plus ? Plus d’infos par ici. :
Sur place se trouve un restaurant, un centre de thalassothérapie, une épicerie Nous prenons possession de notre chalet, grand, clair, très bien aménagé, avec vue sur l’étang de Diane, une chaîne montagneuse au loin fait ligne d’horizon. D’autres ont vue sur la mer. Ce camping naturiste est parfait pour les débutants en allègement textile. Je m’explique : vous pouvez vous promener nu ou habillé à votre convenance sauf au restaurant et à l’épicerie pour des questions d’hygiène.
Seule la plage est obligatoirement nudiste et un surveillant vous rappelle à l’ordre si vous avez oublié d’ôter votre maillot. Pour les enfants et les adolescents, ils sont libres de rester habillés s’ils le souhaitent, même sur la plage. Quand je vous dis que ce lieu est parfait pour s’ouvrir au naturisme ! La bienveillance et le bon sens priment sur les règles, alliés à l’ambiance familiale, très apaisante.
Nous avons testé le restaurant du camping Rivabella avec des plats simples de bonne qualité, que ce soit pour le dîner comme pour le petit déjeuner avec viennoiseries. Nous sommes en France tout de même !
Zou, allons profiter du confort de notre chalet pour la nuit. Si pour dormir, vous tirez les rideaux par habitude ou naturelle discrétion, au matin pour les ouvrir, vous pouvez rester tel que vous avez passé la nuit, même dans le plus simple appareil. Le soleil est là pour vous accueillir. Personne ne le notera sauf vous.
De toute façon pour les plus timides, la gestion des espaces entre chalets ouvre à des vis-à-vis ténus.
2e jour :
La chèvrerie de Laetitia et Frédéric Bartoli
Nous aurions pu prendre le petit déjeuner sur notre terrasse, nus comme des vers ou emmitouflés dans une doudoune mais nous avons préféré la terrasse du restaurant avec la compagnie de @madameparle et de@lafilledelencre.
Bien qu’il soit possible et tentant de rester dans l’enceinte du camping durant la totalité de notre séjour, nous nous en extirpons pour rencontrer Christian, guide passionné et passionnant de sa région et membre de l’office du tourisme.
Nous débutons par une visite à une chèvrerie artisanale pour découvrir la fabrication du brocciu, fromage corse particulier car il est fabriqué à partir du lactosérum (autrement connu comme petit lait). Tiède, c’est un régal absolu. Comment se fabrique-t-il ? Le lait tiède est agrémenté de présure. Quand il a pris, on extrait le caillé puis on chauffe le lactosérum à 60-80° avec un ajout de lait frais (de ¼ à 1/3 du total selon la recette de chacun). Ensuite, quand le mélange a pris, on le met en faisselle. Le lactosérum restant est jeté. Auparavant, il était donné aux cochons car très riche en protéines.
400 chèvres s’ébattent sur une pâture certes close mais gigantesque. Peu après notre passage, elles partaient en pacage libre jusqu’en haut de la colline avoisinante. C’est un vrai plaisir pour moi de voir une exploitation traditionnelle dans laquelle les animaux sont bien traités. De même si on peut avoir cœur à soutenir ce type de production pour notre réalité sociale et rurale malmenée par des réglementations de plus en plus globalisantes et abstraites, le plaisir du consommateur lui s’y retrouve. À la consommation, la quantité et le goût ne peuvent être égalés quand les animaux ont cette richesse de soin et cette diversité dans leur alimentation.
Les immortelles de Pascale Chérubin h
Saviez-vous que les immortelles étaient cultivées en Corse ? Moi, je l’ignorais. On extrait de ces fleurs de l’huile essentielle d’immortelle, très utilisée en cosmétique pour ses vertus antivieillissement et anti-inflammatoire D’ailleurs la quasi-totalité de la production est achetée par l’Occitane, marque reconnue. Pour extraire 2 litres d’huile, il vous suffit de presser deux tonnes d’immortelles. L’huile essentielle corse est considérée comme la meilleure de par sa qualité intrinsèque.
Restaurant l’Inzecca Pinzalone d’ Antoine Ottavi .
Situé proche d’une rivière, blotti sous une excroissance rocheuse, ce restaurant est un régal. Il présente moult spécialités corses à déguster entre amis, que ce soit la charcuterie, les beignets et autres délices dont je n’ai pas retenu le nom mais que j’ai gouté avec plaisir. Et pour le bec sucré que je suis, le tiramisu à la châtaigne a clos magnifiquement le repas. Ambiance locale garantie.
Village de Ghisoni
Pour nous y rendre, nous suivons la route creusée dans la roche. Le paysage est superbe, les gorges se succèdent, la rivière serpente. Les falaises découpées laissent apparaître des traces volcaniques striées.
Particularité corse : saviez-vous que les montagnes jeunes sont arrondies et basses alors que les montagnes anciennes sont hautes et déchiquetées ?
Nous arrivons à Ghisoni, face au Mont Kiri eleison et au Mont Christe Eleison. Une des légendes entourant le nom du mont est celle-ci :
Des villageois, rejetant les ors de la religion catholique, prônant la pauvreté, l’humilité et la compassion furent brulés en tant qu’hérétiques en place publique. Les autres villageois prièrent pour eux en chantant un émouvant Kiri eleison [ : ayez pitié de leurs âmes ] Et c’est alors que la montagne renvoya en écho cette supplique.
Ce village est le premier à s’être débarrassé de l’oppression allemande en 1943 en attaquant la Kommandantur après avoir appris le débarquement en Provence. Deux églises se font face sur la place du village. La plus ancienne est devenue salle des fêtes et présente une très jolie décoration ancienne. Seulement 80 personnes y vivent à l’année alors qu’il y a eu plus de 1800 personnes à son apogée. Le village tirait sa richesse de l’exploitation forestière mais aussi de l’agropastoralisme, et de la chasse et la pêche. Également de la farine de châtaignier considérée comme la meilleure de Corse et de l’exploitation de la mine de la Finosa (minerais de plomb, d’argent, de manganèse et de fer) dont la fermeture en 1952 fut un signal de déclin pour le village. Un lycée accueillait les enfants de notables et tous les terrains alentours pourtant bien pentus étaient cultivés.
Depuis, la nature et le maquis ont repris leurs droits.
Baignade dans le Tagnone
Longer une rivière quand le soleil chauffe alors que l’eau clapote au fond de l’étroite vallée peut devenir un supplice si vous n’avez pas l’intention de vous arrêter. Bien sûr, nous avons cédé aux muses de cette eau vive et fraîche. Faut-il rappeler que nous sommes en Corse ? Le paysage, un rêve. La montagne est sauvage. Ses flancs abrupts, comme arrogants et vierges de toute présence humaine foisonnent d’arbustes et de buissons qui laissent par endroit surgir l’âpreté de la roche.
Au fond la rivière coule, charmante. Tantôt sous le couvert d’une verdure dense, elle vous surprend de sauts au rythme de l’harmonieuse friche naturelle. Tantôt elle vous apporte au détour d’une courbe de jolies retenues, miroirs à ciel ouvert où les blocs de rocs polis gardent sur une face quelques caches secrètes ombrées et sur l’autre offrent l’accueil arrondie d’une pierre chaude. Ici le scintillement d’une branche égare votre attention vers le cillement d’une nymphe indiscrète restée à couvert. Les doux tourbillons égrainés par la cascade sont autant d’appels à suivre les naïades. A qui sait lâcher prise tout invite à se perdre ou plutôt se retrouver ? Dans ce bain de nature vous êtes prêt à rejouer l’origine du monde. Ce cadre est superbe, la halte revigorante, amusante et magique.
Ces endroits sont sauvages, peut-être farouches, cadeaux d’un guide ou d’un local, sans doute moins du hasard. Ils ont aussi leurs règles à découvrir faisant partie de l’attrait du voyage. Si l’orage se fait menaçant, n’attendez pas la première goutte. Eloignez-vous des cours d’eau, les flux de ruissellement sont parfois surprenants et dangereux.
Artisanat
Notre arrêt suivant se fait chez une sculptrice très inspirée par l’univers de Tim Burton. Aux curieux de l’art et de l’humain la visite ne manque pas d’intérêts.
3e jour :
Aujourd’hui, nous restons sur le camping Rivabella pour tester le circuit balnéothérapie. Là aussi, la liberté de l’effectuer en maillot de bain ou nu reste totale. Nous commençons par le parcours marin avec ses jets de puissances échelonnées, son jacuzzi, sa marche à contre-courant, ses sièges à bulles effervescentes, ses cols de cygne, sa cascade, etc.
Y succède un massage de 25 minutes, en extérieur, sur la plage. Le massage, le bruit des vagues et le souffle marin, le tout combiné détend à merveille.
Enfin, une salle spécialisée pour les troubles des voies respiratoires nous accueille. Durant 20 minutes, la diffusion d’huiles essentielles nous enveloppe, cumulées aux effets anti-stress de la lumière bleue. C’est un très bon soin pour les personnes souffrant de sinusites chroniques, de troubles ORL, d’asthme, etc. Je l’ai trouvé un peu long mais je ne suis pas franchement de nature patiente comme vous le savez.
Et Senior…
Senior profite de l’après-midi libre pour explorer le domaine qui est particulièrement vaste, à aucun moment on a l’impression d’une proximité excessive avec le voisin. Parfois même en bord de mer les bungalows pourraient se prêter à des images de rêves.
De mon côté je saisis l’occasion pour, nue comme à mon arrivée sur terre, m’offrir le plaisir d’une sieste puis d’une baignade sans avoir besoin de repasser par la case vêtements.
Senior, quant à lui, a commencé par le parcours santé (il m’en reparle encore tant il en garde présent le souvenir). C’est un espace clos vallonné et arboré suffisamment grand pour que s’ébattent librement des lamas. Il est sillonné par un chemin bien balisé le long duquel s’échelonnent de modestes appareils de gymnastique avec explications d’exercices. Mais là n’est pas l’objet qui a retenu son attention. Il est beaucoup plus simple, si ce n’est élémentaire voire innocent !
Pour lui, se retrouver seul, dans l’espace naturel qu’il découvrait, surprenant au détour du sentier des animaux libres, parfois imposants et bien sûr comme lui dépourvu de toute vêture (hors chapeau et sandales il faut l’avouer de son côté et laine pour les autres), a été une expérience inoubliable !
Plus que de se confronter dévêtu au regard humain, ce qui le gène peu, c’est de se ressentir vivre nu au milieu de la nature qui l’a le plus ému. Ses pas n’étaient plus parisiens mais humains et à l’origine s’est-il plu à penser. Il ne découvrait plus un parcours de santé, mais plongeait dans la liberté de son être retrouvé.
Ce fut pour lui bien au-delà du plaisir plus commun et pourtant très plaisant du bain de minuit.
En fin de journée Sénior s’est lancé dans l’exploration du parc public jouxtant le camping, il rejoint par son autre bord l’étang de Diane. Les trois entités bordent la mer (excusez du peu). Nous sommes là en domaine évidemment textile. Les accès voitures et piétons sont facilités et les chemins bien balisés. Les balades ici sont plus ou moins longues et se comptent en kilomètres. Un des plaisirs est de pouvoir changer l’angle d’abord des pièces d’eau qu’il borde. Au jour finissant, les reflets s’illuminent des couleurs du couchant, c’est un ravissement. Attention à ne pas se laisser surprendre par la nuit.
4e jour :
Nous allons quitter Rivabella et l’île de Beauté aujourdh’ui certes mais avant de reprendre l’avion du retour, nous partons pour une balade en voilier sur La Gisquette avec Michel, sosie de Michel Polnareff en bien plus agréable.
Comment dire ? Un plaisir, un régal, un enchantement… Imaginez. Le ciel bleu, l’eau turquoise, le sable blanc, le soleil, un catamaran, des compagnons agréables. Le paradis. (photos)
Conclusion provisoire
Je rêve de revenir, de faire découvrir le naturisme et la Corse à des proches, de le tester à nouveau. Et quel meilleur lieu pour le faire qu’ici au RivaBella ?
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