Partis du Nord de la Tasmanie, nous vous avons promené jusqu’au point le plus austral. Il est temps maintenant de remonter en douceur. Nous prenons tous les risques pour vous faire découvrir les beautés de la Tasmanie.
Tasmanie côté Nord Semaine 4
Et nous commençons par
Strathgordon :
Quand nous donnions notre prochaine destination aux locaux, nous avions droit à « peuh, c’est nul » ou « quelle chance, c’est fabuleux. C’est la vraie Tasmanie ! ». Alors, notre ressenti, comment dire ? Vous êtes nostalgique de la Bretagne d’antan, celle où la pluie et le crachin dominaient le climat, où seuls les plus intrépides des touristes osaient se risquer ? Voilà, vous y êtes !
Plus sérieusement, la route pour parvenir à ce village du bout du monde( faites le plein avant. Pas de station-service pendant 90 kms) est à parcourir. Prévoyez du temps tant les arrêts-photos seront nombreux. La végétation très singulière et rude semble par endroits avoir traversée telle que les siècles. Les lacs qui sculptent le paysage en silhouettes étranges se succèdent. Les vues entre les averses (40 au moins par jour d’après Senior. En optimiste qu’il est, il vous fera donc remarquer qu’elles n’interrompent que brièvement le crachin) valent le déplacement, plus que le but ultime.
Cette région enregistre le record de pluviométrie de la région : 190 cm/an en 320 j/an. Brest, pauvre ville, n’est qu’à 120 cm/an.
Mount Field
Ce parc national m’a enchanté. De nombreuses balades sont possibles. Si comme nous, vous n’avez pas envie de tenter un trek ultime, suivez la balade des chutes : Russel Falls, Horseshoe falls, Lady Baron Falls et Tall tree trail. C’est une boucle qui vous ramènera au Visitor Center en deux heures trente. Les chutes sont belles, et pour les chanceux, il est possible d’y voir des ornithorynques. Ce ne fut pas notre cas. La promenade est fabuleuse, enchanteresse. Le charme absolu réside dans la forêt aux arbres majestueux, gigantesques, âgés pour certains de plus de 400 ans.
Bien sûr, comme ailleurs, les colons ont grandement déforesté ces arbres irremplaçables pour en faire du bois de chauffage ou de la pâte à papier. J’ai eu un peu honte d’aimer autant lire. Je me console en écumant les charity shops pour assouvir mes envies de littérature.
Tarraleah
Je fais ici une exception à la règle de ne pas parler d’un lieu peu apprécié. Son histoire est particulière. Ancienne ville construite autour d’une exploitation électrique, sa population était de 2 000 personnes dans les années 1980. Quand la construction de l’usine s’est terminée, le nombre d’emplois proposé à décru fortement et les habitants sont partis ailleurs, certains avec leurs maisons. Ici, c’est possible, les maisons sont construites sans fondations. Et Tarraleah a été déclarée ville fermée en 1996 et est devenue un complexe touristique.
Toutefois, une jolie promenade à faire, c’est celle de la chute d’eau toute proche pour y admirer de grands arbres et de belles fougères.
Lake St Clair
Ce lac cité sur beaucoup de prospectus appartient au domaine de Cradle Mountain, accès sud. C’est le royaume des marcheurs au long cours et par mesure de sécurité, il est nécessaire de s’inscrire avant de partir, même pour de courtes balades. Nous avons choisi deux marches, celle évoquant les platypus (plus facile à dire qu’ornithorynque !) et celle des aborigènes. Les deux sont superbes. J’ai été plus touchée par celle des aborigènes, question de sensibilité personnelle. Il est bien sûr possible de dormir dans les parc. Mais mieux vaut s’y prendre à l’avance. Sinon, comme nous, vous irez voir ailleurs.
Petit aparté : il est très rare en Tasmanie de voir évoquer le peuple premier. Suivez le lien si vous souhaitez en apprendre plus sur l’histoire de ce peuple, particulièrement en Tasmanie
Route jusqu’à Queenstown
Si la ville ne présente à nos yeux aucun intérêt, la route qui y mène passe par Surprise Valley, et les points de vue avec cris d’exclamation admiratifs sont nombreux en chemin.
Route touristique de Queenstown à Sheffield
Là encore, cette route offre de superbes points de vue. Je me répète mais comment faire autrement quand les trajets parcourent de si beaux panoramas ? Parfois, nous avons admiré les vues sur les montagnes ; d’autres fois, sur la mer ou encore sur les forets et les bestioles qui y vivent.
Tarkine drive
Encore une route touristique ? Nous exagérons ? Même pas. Celle-ci est plus que connue et aménagée en tant que telle par la Région. Il est même possible de louer des 4X4 pour en parcourir les 200 kms. Economisez votre argent, tout est accessible en voiture normale. Il suffit d’être prudent sur les routes non goudronnées (et de rouler du bon côté de la route ici !). La balade vous promène dans la plus grande forêt tempérée australienne ( 3800 km2)
Les arrêts préférés ici :
Trowutta Arch:
vraiment un des musts d’ici. Une très jolie forêt ou rainforest style forêt enchantée avec lutins et fées en prime. Elle est pour Senior, grand amoureux des arbres, la plus extraordinaire que nous ayons rencontrée jusqu’à présent. La végétation semble s’amuser à jouer de nos habitudes, voire à désorienter notre vision de la nature. Grands arbres et fougères arborescentes ont organisé là une enrichissante, imaginaire et merveilleuse symphonie verte.
Sinkhole :
trou d’eau formé par l’acidité. Il y en a plusieurs mais il reste rare qu’ils soient stabilisés et emplis d‘eau d’eau douce d’après les explications sur place. Quoi qu’il en soit les modifications ponctuelles induites à l’environnement sont réellement surprenantes.
Dempster Lookout :
son intérêt réside dans le panneau explicatif des méthodes de chasses aborigènes. On dit que le paysage y a été sculpté par le feu.
Lake Chilsholm :
ce lac a lui aussi été creusé par l’acidité comme au-dessus. La forêt qui l’entoure est apaisante, tranquille, bienfaisante, un subtil mélange d’eucalyptus immenses et de fougères géantes elles aussi, le tout suffisamment aéré et lumineux.
Sumac Lookout :
Joli point de vue sur la forêt.
Couta Rocks :
plage aux énormes cailloux effilés. Un aspect étrange. Un rêve pour les fous de géologie… et pour moi, passionnée par toutes ces formations.
Arthur River :
« Edge of the world » ou pour les francophones : « bord du monde ». On y retrouve les mouches un peu oubliées depuis notre séjour de l’autre coté de la Mer de Tasman, agaçantes, envahissantes et irritantes au possible. La puissance des vagues est impressionnante. Difficile de ne pas y songer face à la taille des arbres morts qu’elles
rejettent sur les rochers. Cette extrémité Ouest de l’île est d’une beauté sauvage interpellante mais pas toujours accessible. Et dire que certains font du surf ici ! Les fous !
Conclusion provisoire
La semaine prochaine, nous vous révèlerons la fin de notre séjour, ce que nous avons vu avant de reprendre le ferry direction Melbourne puis l’avion pour Perth.
Bonne semaine à vous tous
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