L’amour à l’anglaise ? De quoi s’agit-il ? Sujet estival par excellence, l’amour occupe les premières pages des magazines à coups de conseils plus ou moins éculés. Et ailleurs comment celà se déroule-t-il ?
L’amour à l’anglaise
Nos cousins d’Outre-Manche, les Grand-Bretons ne sont séparés de notre bonne vieille France que par les 28 kms de la Manche. Pourtant, nous les connaissons aussi mal que la tribu des Sentinelles qui chassent tous les étrangers à coups de flèches. Je vous en avais d’ailleurs parlé ici où nous évoquions l’Ecosse. Ce pays si proche géographiquement l’est-il aussi culturellement dans le domaine des relations sentimentales ? Nous nous sommes penchés sur le sujet, encouragés par le site 2seniors.fr, site de rencontres sentimentales pour personnes de plus de 50 ans. Découvrons l’amour à l’anglaise.
Quoi de neuf chez nos voisins ?

Séjournant dans la campagne anglaise le temps d’un été, j’ai eu la surprise en zappant sur la télé britannique de découvrir une émission de rencontres sentimentales particulière. Fort loin de « Tournez manèges », le candidat principal découvre ses prétendants en commençant par le bas. Oui, le haut est dissimulé et on découvre pieds, jambes et sexe bien avant de voir leur visage. (Naked attraction sur All 4 pour les curieux).
Je ne discuterai pas ici du bien-fondé de l’émission mais de ma surprise de voir exposés dans une émission de divertissement, à une heure d’écoute peu tardive, des pénis et vulves comme sur l’étalage d’un marchand. Pas de loi salique en Grande-Bretagne : hommes et femmes peuvent hériter du trône et se montrer intégralement nus à la télé.
Trouverait-on des candidats au physique banal, loin des standards de beauté et avec un métier de même : plombier, électricien voire professeur, acceptant d’y participer ? Le feriez-vous ? Nos habitudes et conventions sont-elles si différentes ?
L’amour en Grande Bretagne
Quelles sont donc ces originalités culturelles en termes de relations amoureuses ? Par convention et simplicité d’écriture, « Un » signifiera aussi bien un homme qu’une femme. Par Un, comprenez : un être humain.
- La ponctualité. Les Français tolèrent un quart d’heure de battement, vision sans doute latine de l’heure juste. Un britannique vous attend à 14h ? Il n’admettra pas que vous arriviez telle une fleur à 14h10.
- La programmation: Les anglais aiment planifier leurs journées, même dans le domaine des loisirs et des sentiments. Pas de plan de dernière minute. Ils savent ce qu’ils vont faire et à quelle heure.
L’amour de la nourriture : bien que la nourriture anglaise se soit améliorée parait-il, personne ne va dans les pubs pour leur gastronomie. Manger dehors signifie se nourrir, non y prendre plaisir. Ici, on ne séduit personne en passant par son estomac.
Par contre, tout effort méritant d’être souligné, il est important de faire moult compliments même si la nourriture n’est pas à son goût. D’où les « so lovely, amazing… » entendus à foison dans les restaurants anglais. Et valables aussi à domicile.
- Leur taux d’alcoolémie : la France est la patrie du vin. La Grande-Bretagne semble être celle de l’alcoolisation à tout va et ce depuis un très jeune âge. En restant dans le domaine de l’amour, avoir un rendez-vous ultra-alcoolisé ne choquera personne. Le risque, outre l’état du foie, est d’avoir des relations sexuelles non protégées entraînant grossesses et infections sexuellement transmissibles.
- Leur décontraction : bien moins « coincés » que les Latins, ils oseront les soirées costumées et parleront sans difficulté à des inconnus. Ce qui facilite les rencontres, isn’t it ?
- L’égalité côté drague : hommes et femmes peuvent flirter activement. C’est même conseillé pour les dames car les Anglais sont réputés très timides dans l’exposition des sentiments. Aussi, ces dames peuvent mettre en marche de manière ostentatoire tous les clichés de la drague et prouver qu’elles n’ont froid ni aux yeux ni ailleurs. Elles seront bien perçues et ont beaucoup moins de risque d’un célibat non désiré. Et pas de risque de jugement négatif comme en France.
- Leur savoir-vivre : souvent désolé, il s’excuse pour tout et n’importe quoi à outrance. Il a cette peur panique de déranger, d’avoir commis un impair ou fait une erreur. Il maîtrise le « Sorry » comme personne. Mais est-il réellement désolé ?
- Le double-langage : c’est un spécialiste. Certaines phrases d’apparence banale peuvent être incroyablement mesquines. Par exemple, quand il dit « I am really so sorry » (« Je suis vraiment très désolé), peut signifier qu’il s’en moque et l’aura oublié dans la seconde. « It’s a bit cheeky » (« C’est un peu osé ») peut signifier qu’il a été choqué à vie.
- L’égalité version anglaise : Monsieur est un vrai gentleman : il porte le sac de Madame, tire la chaise pour qu’elle s’assoit, marche du côté du caniveau dans la rue, ne conçoit pas qu’elle puisse payer le restaurant. Par contre, le partage des tâches ménagères n’est pas à l’ordre du jour.
- Les règles du flirt : elles commandent aux couples concernés de se signifier leur attirance sans dire un mot de ce qu’ils ressentent, ce qui serait bien trop embarrassant. Les codes sociaux les pousseront même à se dire exactement l’inverse de ce qu’ils veulent s’avouer. Relisez Emma de Jane Austen

Quelques indices
- 43 % des célibataires britanniques sont attirés par le charme méditerranéen : ils recherchent, en priorité, un partenaire espagnol, italien ou français.
- Les Anglais se marient en moyenne à 30 ans (29 ans pour Kate Middleton) tout comme les Français.
- Ne croyez pas les clichés véhiculés par les pensionnats anglais ou l’époque de la marine à voile : seul 1 Anglais sur 100 est homo. Et 1 sur 200 est bisexuel.
- 33 % des Anglaises de 40 à 50 ans estiment qu’avoir une vie sexuelle active n’est pas très important (contre 10 % des Françaises du même âge). 52 % préfèrent le chocolat au sexe. 36 % estiment qu’une maison bien tenue est bien plus important que le sexe dans un couple.
- Les Britanniques femmes préfèrent Monsieur grassouillet, réputé meilleur au lit et plus généreux dans tous les domaines.
- 27 % des couples british se sont rencontrés au pub.
- A 19 ans, 86 % des ados sont sexuellement actifs.
- Enfin, le pourcentage de grossesses précoces (-19 ans) est de 43%o en GB alors qu’il est de 14%o en France. Ce taux est relié à une méconnaissance du corps humain et à une alcoolisation abusive. Ce taux est cependant en diminution constante depuis 2007.
Le mot de la sociologue Kate Fox
Le processus de flirting révèle la quintessence de l’âme britannique entre politesse exagérée, maladresse et incapacité à exprimer des émotions. Fox définit ainsi le « principe d’incertitude » qui voit le Britannique soigneusement éviter toute approche directe.
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Les chiffres de la love attitude
- 15 millions de personnes sont célibataires en Grande-Bretagne
- La moitié d’entre eux cherchent une relation à long terme
- 75% n’ont pas été en couple depuis plus de 18 mois
- Chacun aura en moyenne 4 rendez-vous amoureux par an
- 43% des personnes font une recherche Google sur leur partenaire éventuel avant le premier rendez-vous.
- La moitié des hommes Britanniques déclarent que leur manque de confiance en eux les pénalisent dans leur vie amoureuse – ce sont les hommes les moins confiants en Europe.
- Seuls 3% de ceux recherchant une relation de long terme envoient un SMS immédiatement après un premier rendez-vous et 30% des séparations ont lieu en face à face.
(Source The Guardian Soulmate)
Se marier en Grande Bretagne
- Contrairement à la France qui ne reconnait que le mariage civil on peut s’y marier différemment : mariage religieux ou mariage civil. Les deux ont la même valeur légale. On se marie soit à l’église, soit à la mairie mais pas les deux !
- Le régime matrimonial anglais par défaut est le régime de la communauté des biens séparés
- Ne pas être obligé de se marier à la mairie offre le choix d’un lieu unique : à la maison, dans un jardin, en pleine campagne…etc.
Traditions britanniques
Certaines traditions très anglaises sont amusantes et particulières. En dehors des traditionnels « quelque chose de bleu, d’emprunté, de vieux… » que l’on retrouve dans les mariages français, d’autres m’enchantent. Comme celle de la mélasse et des plumes en Ecosse ou celle d’une version maritale du quart d’heure américain :
- Traditionnellement, c’est l’homme qui prononcera le « will you marry me ? » fatidique. En Grande-Bretagne, les femmes sont autorisées à poser la fameuse question lors d’une année bissextile ! Certains parlent de l’année entière, d’autres seulement de la Saint-Valentin… En cas de refus, la malheureuse se verra offrir une paire de gants par l’interrogé. Pour le gifler avec ?
Conclusion provisoire
Cet article m’a été soufflé par 2seniors, agence de rencontres sérieuses entre seniors de plus de 50 ans et je les en remercie. J’ai beaucoup appris en le préparant.
Et vous, qu’en pensez-vous ? En savez-vous plus sur l’amour en Grande-Bretagne qu’avant votre lecture ? Connaissiez-vous tous ces détails et d’autres encore non cités ? Etes-vous d’accord avec tous les points soulevés ?
Et très important, accepteriez-vous de participer à une émission telle que celle citée en début d’article ?

N’hésitez pas à commenter, je répondrai à chacun d’entre vous.
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1 commentaire
[…] vos pieds et par vos yeux, à la bonne fortune des regards et discutez avec qui vous voulez. La population est accueillante et souriante. Et en plus, le soleil a régné en maître lors de notre séjour. […]